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Crédit : Bruno Maltor 

Bruno Maltor : Youtubeur, influenceur, mais avant tout… entrepreneur !

Publié le 22/03/2022

Dans notre volonté d’accompagner au mieux les différents entrepreneurs, nous avons voulu en interroger avec des profils différents. Pour ce premier volet, c’est Bruno Maltor qui nous a fait le plaisir de nous accorder un peu de son temps.

En 2012, il s’est lancé dans une aventure refusant alors la stabilité qu’une grande entreprise comme TF1 aurait pu lui offrir.
Influenceur voyage (même s’il n’aime pas cette appellation) cumulant plus d’un million d’abonnés sur ses différents réseaux, Bruno Maltor s’est lancé à une époque où personne n’imaginait pouvoir vivre de Youtube et des réseaux sociaux.

Beaucoup de métiers de 2030 n’existent pas encore. Il était alors intéressant de recueillir l’état d’esprit d’un entrepreneur qui a « créé » son métier

Avant de te lancer dans l’aventure, quel a été ton parcours professionnel ? 

Je viens d’une famille de classe moyenne, donc je n’ai pas eu trop l’occasion lorsque j’étais plus jeune de voyager en dehors de la France. Par la suite, j’essayais de joindre l’utile à l’agréable. Dès que j’avais des stages à faire pour mes études, j’essayais de les faire à l’étranger. Je suis donc parti en stage à Berlin, à Montréal, à Shanghai. Et en Chine, j’avais pour mission de faire du webmarketing. Aujourd’hui, c’est un domaine assez connu mais en 2012, pas du tout. Et je me disais « c’est dommage, j’ai des compétences qui sont méconnues et utiles et une passion qui est le voyage. Ça serait quand même cool de faire un projet en associant les deux passions ». Et c’est comme ça que tout bêtement, mon blog est né.

Même si j’avais des stages à l’étranger, de l’alternance dans le Groupe Casino,  à tous les entretiens que j’ai pu faire, il ne parlait que de mon blog. Et notamment à celui chez TF1. Ils voyaient les quelques lignes en bas à droite de mon CV qui disaient « 1er sur les mots clés comme Tour du monde », des trucs comme ça. Tout ça pour dire qu’en 2014, plutôt que de prendre un CDI dans cette grosse boîte qu’était TF1,  je me suis dit “je n’ai pas grand-chose à perdre, je suis encore jeune, je vais me concentrer sur mon blog à 100%.”

Retrouvez Bruno Maltor sur son blog Votretourdumonde.fr et sur les réseaux sociaux :

Avais-tu dès le départ l’idée d’en faire un projet professionnel ? As-tu songé à le faire pendant X années avant de reprendre un métier « traditionnel » ? 

Non, ça n’avait pas de vocation professionnelle à la base. C’était un saut vers l’inconnu. Je me suis dit, je vais tenter et on verra. J’avais un CV qui n’était pas si mal car j’avais du TF1, des expériences au Canada, en Chine, un échange universitaire au Pérou. Donc je pouvais montrer que j’étais quelqu’un de polyvalent. Et si ça ne prenait pas, j’aurais pu retrouver un emploi par la suite.

Tu étais dans une entreprise importante, avec une proposition de contrat et pourtant tu as franchi le pas. N’y avait-il pas quand même un espoir derrière ? 

Même s’il n’y avait pas de volonté professionnelle dès le début, j’ai commencé à percevoir des petits contrats, rien de fou. 100 € par ci, 200 € par là. Ce qui, finalement, est très peu quand on compare à aujourd’hui. Très inférieur au SMIC au taux horaire sur quelques missions.

Mais mon seul vrai espoir au final était de vivre de ma passion. Ce qui n’est pas forcément très exigeant. Car j’ai la chance de pouvoir aller partout sur la planète pour travailler. Et tout de suite, j’étais parti à Prague, à Budapest, à Lisbonne. Donc je suis parti vivre dans des villes où le niveau de vie est plutôt accessible. Ce qui enlève déjà pas mal de pression. Parce que pour bien vivre à Prague, franchement 1000 ou 1500 € par mois, tu vis bien voire très bien. Ce n’est pas comme si j’habitais en plein Paris où tout de suite ça coûte beaucoup plus cher.

Crédit : Bruno Maltor 

Comment te définis-tu alors ? Youtubeur, influenceur ou Blogueur Voyages ?

C’est au fil du temps que j’ai grandi avec internet, que le terme influenceur s’est généralisé. Et même si je ne l’affectionne pas beaucoup, il a au moins le mérite de mettre un nom sur cette nouvelle profession. Mais c’est trop global car on met tout le monde dans le même panier.

Me définir reste donc un peu compliqué, car le terme blogueur voyages peut presque être perçu de façon péjorative parce qu’avec « Blog » on pense tout de suite « oh ça va, t’écris deux articles par mois ». Donc je dirais que je suis créateur de contenus.

As-tu pu bénéficier d’un accompagnement pour ta création d’entreprise ? Pôle Emploi par exemple ? 

Non, je ne vais pas mentir, je n’avais pas trop fait ça. Je m’étais mis en autoentrepreneur et je n’ai donc bénéficié que des avantages de l’époque liés à ce statut.

En dehors de ça, as-tu pu te faire accompagner par différents professionnels ? Ou as-tu réussi à tout faire en autodidacte ? 

J’étais surtout en toute autonomie, parce que le problème avec une activité nouvelle, c’est que quand tu parles autour de toi de ce que tu fais, les gens te regardent avec de grands yeux. Et il y avait peu de monde qui pouvaient m’aider comparativement à aujourd’hui. Certains influenceurs peuvent être accompagnés par des agents pour trouver des collaborations. Tu peux trouver des monteurs de vidéos ou plein de trucs comme ça. A l’époque j’étais littéralement seul, déjà parce que je n’avais pas les moyens de payer qui que ce soit et comme c’était un métier nouveau, la plupart des gens ne savaient pas quoi me dire quand je leur demandais.

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Un aspect gestion d’entreprise est arrivé assez rapidement finalement. As-tu pu bénéficier d’un accompagnement à ce moment-la ? Et est-ce un sujet qui t’as manqué ? 

Je pense que ça m’aurait été utile clairement.  Parce que quand tu te lances dans un tel projet, que t’es un peu perdu déjà par ton métier et que t’as 23 ans dans mon cas, c’est un monde totalement nouveau. J’avais beau avoir fait une école de commerce, honnêtement, je ne savais pas comment ça se passait d’un point de vue comptabilité par exemple. Après, je pars aussi du principe que c’est en faisant qu’on apprend. Mais sur certains sujets ça aurait été utile de se faire accompagner.

Tu as donc commencé en 2012, et tu t’es focalisé dessus en 2014. Combien de temps as tu mis avant de pouvoir en vivre réellement ? 

Honnêtement, je dirais que j’ai pu vraiment sortir un salaire dès le début de mon activité. Après attention, on parle d’à peine le SMIC quelque chose comme ça. Mais on était sur une activité de freelance donc y a des mois où tu gagnes peut-être 2 000 € et celui d’après, tu es littéralement à 0 €. La première année, j’étais en mode survie mais je pouvais me payer régulièrement et en 2014, c’est déjà une victoire. Après, ce n’était pas des chiffres mirobolants.

A quel moment ton entreprise a pris une importance telle que tu as dû te faire accompagner ? 

C’est arrivé, je crois fin 2016. Il m’aura fallu deux ans pour commencer à me faire accompagner par des gens. Je suis passé à ce moment-là d’autoentrepreneur à EURL et j’ai donc dû prendre un comptable mais j’ai pu aussi commencer à faire appel à des freelances pour certains de mes besoins, sur des missions spécifiques.

On sait que beaucoup de métiers de 2030 n’existent pas encore. Que dirais-tu à des entrepreneurs qui souhaitent se lancer et à qui on dit « ce n’est pas un vrai métier » ? 

Ah ! Bah c’est ce qu’on m’a souvent dit et pendant assez longtemps. Bah ce que j’ai envie de dire, c’est que c’est quand on te dit que ce n’est pas un vrai métier qu’il faut t’y consacrer à 300%.

Je pense que si je n’avais pas lancé tout ça, à un moment où ce n’était pas un métier pour de vrai. Je n’en serai jamais là aujourd’hui. Très humblement, je suis loin d’être le meilleur en photo, loin d’être le meilleur sur plein de sujets. Mais si j’ai réussi à grimper, c’est parce qu’avec l’absence de concurrence, j’avais plus un boulevard vide devant moi qu’une nationale avec plein de voiture devant. Je ne sais pas si ma métaphore est adaptée.

Tous les gens qui sont un peu dans le doute, qui voient un potentiel dans un sujet et qui le sentent vraiment bien avec une intuition qui te dit « ça va cartonner ». Franchement, essayez ! Et encore plus dans le digital, tu as globalement beaucoup moins de frais au lancement plutôt que de faire un emprunt pour acheter un fonds de commerce par exemple.

Donc si vous le sentez, allez‑y ! On a de la chance en plus en France d’avoir accès à plusieurs aides qui te permettent de te lancer avec plus de sérénité.

Le plus important est de se lever en souriant le plus possible tous les jours. Alors attention, je ne veux pas dire qu’il faut absolument être entrepreneur ou en freelance pour être heureux. Tu peux tout autant t’épanouir en étant salarié. L’important est de trouver ce qui nous convient.

Merci à Bruno Maltor de nous avoir accordé du temps pour répondre à nos questions. L’interview a duré assez longtemps et nous avons dû choisir les extraits que nous estimions les plus pertinents. Retrouvez l’interview complète en PDF ici :

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