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Il fait 1M€ de CA dès la première année, en étant étudiant

Publié le 30/06/2022

 
Entreprendre quand on est étudiant, c’est largement possible. Hugo Bentz l’a fait et ça a tellement bien fonctionné qu’il en a créé six autres depuis, qui ont toutes dépassé le million de CA dès la première année. Discussion avec un « serial starter ».

Tu as créé ta première entreprise alors que tu étais étudiant à Kedge. Est-ce que l’entreprenariat t’a toujours attiré ? Ou imaginais-tu autre chose en rentrant en école ?

Non franchement, l’entreprenariat c’était quelque chose d’assez flou pour moi car je n’avais pas d’exemple concret dans ma famille. Je viens d’une famille assez simple, d’un milieu populaire. Je crois que je suis le premier de ma famille à avoir eu le bac. Je pense que je ne connaissais aucun entrepreneur. Aujourd’hui, il y a une « starification » des entrepreneurs donc il y a peut-être plus de modèles. Moi, quand je suis arrivé en école de commerce, même Steve Jobs je ne savais pas qui c’était.

Par contre, j’avais toujours cette sensation que c’était quelque chose que je finirais par faire. Mais je ne suis pas entré en école de commerce en me disant que c’était ce que je voulais faire. Ça m’est un peu tombé dessus. J’ai eu de la chance, j’ai fait mon stage de fin d’étude dans une entreprise bordelaise et il s’avère que cette petite entreprise est rachetée par Christophe Charles (Ancien CEO Cdiscount) 1 mois ou 2 après mon arrivée. Il venait de vendre ses dernières parts chez Cdiscount. À Bordeaux, Cdiscount c’est un phénomène : premier commerçant à dépasser le milliard de CA, premier commerçant à vendre du vin en ligne. Christophe Charles c’est un vrai visionnaire.

Donc mon premier mentor de vie, c’est un des meilleurs entrepreneurs en France et un pionnier de la tech. Donc ma mission s’est transformée en intraprenariat*. J’ai pu découvrir l’entreprenariat sans tous les désagréments. Donc pas de prise de risque. C’est comme ça que j’ai mis mon nez dedans. Et je sais maintenant, que je ne ferai plus jamais autre chose.

*DEFINITION : L’intrapreneuriat consiste à donner aux salariés de votre entreprise les moyens de penser et d’agir de façon entrepreneuriale au sein de votre entreprise ou de votre organisation. La démarche consiste à encourager les employés à penser, à rêver, à agir et à créer dans la cadre de leur environnement professionnel comme s’ils étaient eux-mêmes des entrepreneurs. Cela peut se traduire par la création complète d’une entreprise.

Tu as commencé à entreprendre très tôt durant tes études supérieures. Quel est pour toi le meilleur moment pour se lancer ?

Il y a beaucoup d’étudiants qui se lancent dans l’entreprenariat juste après les études. Je vais te donner des réponses bateaux : tu n’as rien à perdre quand tu es jeune. Le seul truc embêtant quand tu te lances et que tu n’as pas fait d’apprentissage, c’est que tu n’as pas le droit aux aides de Pôle Emploi. Ce sont des aides intéressantes, tu as moins de problèmes financiers quand tu en bénéficies.

Donc quand tu te lances pendant ou juste après tes études, tu es un peu sponsorisé par tes parents. Sinon tu as les bourses, les APL et puis tu peux faire un petit job à côté pour avoir un complément. Tu n’es pas marié, tu n’as pas d’enfant donc tu as du temps. Plein de choses qui font que c’est un des meilleurs moments pour te lancer.

D’autant plus qu’aujourd’hui, contrairement à il y a 10–15 ans, tu as tellement de ressources en ligne pour apprendre, d’outils « no code » pour monter un produit sans avoir besoin d’un développeur. Aujourd’hui, si tu as un petit peu de compétences et que tu as l’envie, c’est facile de se lancer en démarrant avec 100€, en allant confronter ton produit au marché.

Si tu es un peu rigoureux, c’est assez facile d’avoir une audience sur LinkedIn, TikTok et Instagram. Donc c’est facile de démarrer.

Mais attention, je ne dis pas que tu peux facilement avoir du succès. Il faut que tu sois bon, que tu aies de la chance et que ton produit soit bon.

Il y a quelques semaines, un post LinkedIn avait plutôt bien fonctionné sur l’égalité des chances et le fait que sans soutien financier, il est difficile d’entreprendre en start-up en tout cas. Quel est ton avis ?

Oui, je l’avais vu passer. Je suis à moitié d’accord avec ce post. Ce qui est sûr, c’est que la phrase « il n’y a pas d’égalité des chances en France » est clairement vraie. C’est nettement plus simple avec le soutien financier des parents.

J’ai fait un rendez-vous avec un entrepreneur reconnu quand il venait de lancer son entreprise. Il disait qu’il avait mis toutes ses économies dans le projet, environ 10 000 € pour acheter ses premiers produits. A 22 ans, on n’a pas tous 10 000 € à mettre dans un projet. Quand il m’a reçu, son siège social, c’était l’hôtel particulier de sa grand-mère dans le 16e arrondissement. Donc on ne va pas se mentir, c’est quand même beaucoup plus simple que pour d’autres. Il était reçu dans tous les médias car il venait d’un milieu où tu as plus facilement accès à eux. Peut-être que s’il avait été étudiant boursier, il n’aurait pas eu le même succès ou du moins pas aussi rapidement.

Ça n’enlève rien au fait que c’est un entrepreneur très smart, avec une vraie vision et qui a créé une superbe marque avec des supers produits. Mais dire que son succès ne s’explique pas du tout par ses origines sociales, ce serait mentir.

L’âge est un sujet qui revient souvent. As-tu des conseils pour lutter contre le « syndrome de l’imposteur » ? A ton avis, est-ce plus difficile d’être pris au sérieux quand on est jeune (notamment en B2B) ? 

Moi, c’était un peu différent pour le coup. Même si c’était du B2B, mes clients avaient mon âge. (NDRL : sa première entreprise consistait à vendre des vêtements aux différents BDE de France).

Effectivement, si j’avais dû aller démarcher des entrepreneurs plus confirmés, je pense que cela aurait été plus difficile. Tes 10–15 premiers cold call vont mal se passer car tu seras mauvais au début. Mais dans tous les cas, si tu n’es pas idiot, tu vas t’améliorer. Pour moi le syndrome de l’imposteur c’est la fausse excuse de quelqu’un qui ne veut pas le faire. Tu ne peux pas réussir sans confronter ton produit au marché, donc si ça ne marche pas, c’est peut-être qu’il n’y a pas de marché ou que tu ne sais pas encore lui parler.

Dans le podcast de Benoit Dubos (Les jeunes Branches), tu as donné 3 conseils : Se payer le plus tôt possible, faire et exécuter le plus vite possible et ne pas hésiter à demander des conseils. As-tu manqué de conseils au début ? 

Pas vraiment car j’ai pris très tôt le réflexe de développer mon réseau. Et c’est quelque chose que je fais encore. Tous les jours, je vais parler à 5 ou 6 personnes que je ne connais pas. Peut-être que ça me servira ou peut-être pas. Je ne sais pas. Mais je prends des conseils en tout cas. Quand j’étais jeune, c’était pire ! J’allais vraiment demander à tout le monde des conseils pour m’aider. Encore une fois, LinkedIn n’était pas ce qu’il est aujourd’hui.

Tu peux trouver rapidement quelqu’un de compétent dans un sujet et lui demander des conseils. Même des grands patrons. Moi à ma petite échelle, si quelqu’un me demande des conseils, je vais lui répondre.

Si tu te mets une barrière en te disant « ah oui mais j’ai peur de déranger », tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Si tu ne tentes pas, tu ne sauras jamais. Et si tu le déranges, il ne te répondra pas. Mais ce n’est pas grave, il y en a d’autres.

Écoutez Hugo Bentz dans le podcast “Les jeunes branches” :

Et c’est avec cette méthode que tu as pu rencontrer Olivier Ramel (Cofondateur de Kymono) ?

En partie oui. C’est d’abord le frère d’un très bon ami. Mais si je ne m’étais pas intéressé à lui et à ce qu’il fait, on n’aurait jamais découvert qu’on avait des similitudes, des atomes crochus sur le fait d’entreprendre. Et quand il a eu l’idée de Kymono, il ne m’aurait jamais appelé. Si tu parles tous les jours à du monde, sur 100 personnes, ça ne te servira peut-être que 2 fois. Mais si tu ne parles pas aux 98 autres, tu ne rencontreras jamais la personne qui changera ta vie.

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Aujourd’hui, admettons que tu aies à recommencer une entreprise. Y a‑t-il un sujet qui te dérange ou que tu aimerais déléguer rapidement ?

C’est une bonne question. En vrai, j’aime tout dans le démarrage d’une entreprise. Il y a quand même des choses que tu délègues rapidement car c’est une question de compétences : identité visuelle, charte graphique, site internet. Au début, de toute façon, il n’y a pas 36 000 actions. Tu crées un produit et tu essaies de le vendre. Parfois tu essayes même de le vendre avant de le créer. Pour moi, je vais dire que tout est simple car ça fait 10 ans que je fais ça. Et c’est pour ça que c’est important de bien s’entourer. Typiquement quand tu te lances, tu peux aller demander à quelqu’un qui fait ça depuis 10 ans et qui te donnera plein de conseils opérationnels. Tu n’as même pas besoin d’outils payant pour commencer.

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Si tu devais tout recommencer, y a‑t-il quelque chose que tu ferais différemment ? 

Avec mes compétences acquises, je me focaliserais sur la gestion. J’étais très axé développement commercial, CA, part de marché avec tout cet “égo trip” qui va avec. Quand tu parles à des amis ou de la famille, la première question qui vient c’est le CA.

Si je devais me donner un conseil à mon moi d’il y a 10 ans, ce serait « Coco, regarde la valeur créée avant le CA » donc ta marge avant tout.

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