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Terry LTAM : « Tik Tok est une opportunité monstrueuse pour les entreprises »

Publié le 18/08/2022

Aujourd’hui, l’importance des réseaux sociaux est incontestable, notamment lorsque l’on est entrepreneur. Parmi ces réseaux, il y en a un qui connaît une ascension fulgurante : Tik Tok. Terry LTAM (Let’s Talk About Movies) nous en parle.

Pourrais-tu te présenter ? Notamment nous raconter ton parcours professionnel ?

Mon parcours professionnel est assez particulier. J’ai commencé par faire des études de journalisme avec pour vocation de devenir journaliste politique à la base. Finalement, après quelques temps à bosser avec des médias politiques traditionnels, je me suis orienté vers la Pop-Culture. Je voulais faire quelque chose de fun, quelque chose qui me passionne dans la vie de tous les jours. Même si je suis un passionné de politique, je reste avant tout un geek.

Donc je souhaitais créer du contenu tout en gardant ma casquette de journaliste. J’ai rapidement vu une opportunité : les marques étaient à la recherche de « communicants » et de créateurs sur les différents formats de réseaux. Je me suis dit « tiens ça pourrait être intéressant de vendre aux marques mon expertise des réseaux sociaux ». Et c’est ce que j’ai commencé à faire il y a deux ans. Ça a pris du temps mais aujourd’hui j’en vis.

Crédit : Terry LTAM

Donc dès le début, quand tu t’es lancé, tu as eu cette volonté de professionnaliser le sujet ? Cela ne s’est pas fait par la force des choses comme pour beaucoup d’autres ?

Oui, c’est ça ! En fait, quand je suis arrivé sur Tik Tok il y un an, je me suis dit « ok je vois qu’il y a quelque chose à faire sur cette application ». J’ai pris mon temps pour comprendre l’algorithme et voir ce qui fonctionnait et ne fonctionnait pas. Le but était de faire de mon compte une vitrine pour vendre mon expertise auprès de marques. « Voilà ce que j’ai fait sur mon compte, ça vous dit que je fasse la même chose pour le vôtre ? ».

Retrouvez Terry LTAM sur les réseaux sociaux :

Retrouvez Terry LTAM sur les réseaux sociaux :

C’est intéressant car il y a vraiment un état d’esprit entrepreneur. A l’inverse des premiers youtubeurs, par exemple, qui ont souvent commencé en créant des contenus pour « le fun » sans imaginer pouvoir en vivre un jour. 

C’est ce que j’ai fait il y a 10 ans en fait. J’ai commencé à faire des vidéos sur internet mais c’était juste pour faire des vidéos sur internet. Quand j’ai rejoint Melty, je me suis rendu compte qu’il y avait la possibilité de faire ce métier que j’aimais : de la vulgarisation. C’est-à-dire prendre une information et la rendre accessible au plus grand nombre. Et comme mes vidéos sur Melty étaient essentiellement diffusées sur Facebook, j’ai très vite été mis dans cette démarche de création pour les réseaux en prenant en compte cette notion de viralité. Tout naturellement, je me suis rendu compte que cette expérience, cette expertise pouvait être vendue à d’autres gens. Sincèrement, j’ai pris mon temps là-dessus. Je ne me suis pas lancé du jour au lendemain. Je voulais trouver la bonne plateforme pour ça. Il y avait trop de variables sur Facebook et Facebook intéressait de moins en moins de monde. Instagram ne correspondait pas à 100% à ce que je voulais.

Et c’est là que Tik Tok est arrivé en bulldozer il y a 2 ans. 

Oui. Je pense que le confinement a beaucoup joué. On était tous en recherche de contenu pour s’occuper. Alors au début c’était très fun et finalement on s’est rendu compte qu’on pouvait faire des contenus très différents sur cette plateforme.

Clairement. Et là-dessus on voit que l’algorithme est très bien fait. Il comprend vite ce qui intéresse et il néglige rapidement ce qui ne plaît pas à l’utilisateur.

Complètement. Tik Tok va proposer des contenus similaires à ce que tu aimes là où Instagram te proposera les contenus des personnes que tu suis déjà (même si c’est de moins en moins vrai et qu’Instagram cherche à changer ça).

Tu m’as dit qu’aujourd’hui tu exerces ton activité en forme sociétale. As-tu bénéficié d’un accompagnement sur ta création d’entreprise ?

Un accompagnement à proprement parlé, non. Mais j’ai la chance d’avoir des parents qui travaillent dans la création d’entreprise. Ils m’ont énormément accompagné au début. Je m’étais inscrit à une formation de création d’entreprise à la Chambre des Commerces qui malheureusement est tombée le jour où j’avais un gros tournage. L’idée de la formation était d’être un peu accompagné sur la création d’entreprise, voir les différentes aides qui existent et avoir des informations qui me manquaient et qui me manquent encore aujourd’hui. Mais je mène une vie aujourd’hui qui fait que je n’ai pas de temps pour me former. Déjà, car je passe beaucoup de temps à « m’IN-former ». Je fais un travail de veille énorme pour voir toutes les créations qui sortent. Je dois être au courant de la plupart des comics, mangas, blockbusters pour pouvoir proposer du contenu. Par exemple, comme je ne connais pas tous les personnages Marvel, quand les studios annoncent une histoire autour d’un personnage, et bien je dois lire énormément de comics autour de ce personnage dans un temps très court pour pouvoir en faire une vidéo.

Quand on voit tout le temps que cette veille te prend, y‑a-t-il certaines choses que tu voudrais déléguer afin d’être plus efficace sur ton métier ? 

Il y a deux aspects. Sur le métier en lui-même, la première chose que je délèguerais c’est le montage vidéo. Je le délègue déjà un peu parce que ça prend un temps considérable. Et comme je ne gère pas que mon compte mais d’autres également, ça fait énormément de contenu par jour à sortir. Entre 5 et 6 vidéos par jour.

 

L’autre aspect plus entrepreneur, c’est tout ce qui est lié à l’administratif. Dans un monde idéal, si je pouvais m’en débarrasser complètement, ce serait top. Ça me prend un temps fou. J’essaie de le dispatcher dans l’équipe mais il y a certaines choses que je ne peux pas déléguer.

Comment lancer son entreprise?

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Justement, c’est notre cœur de métier puisqu’on s’occupe de la gestion administrative et financière des entreprises. On a pu estimer au travers de nos clients que la tâche administrative et financière représente en moyenne 8h de travail par semaine pour un chef d’entreprise. Sur l’année ça fait donc deux mois de perdus car non consacrés à son activité. 

Ah mais c’est clair ! Là je rentre dans des process de recrutement. Je ne sais même pas comment ça va se passer tant il y a de choses à faire. Je ne me suis même pas encore pris la tête sur le sujet parce je me dis que ça va me prendre beaucoup trop de temps. Et en attendant, les vidéos ne sortent pas.

Toi qui es créateur sur Tik Tok aujourd’hui, quelles sont tes sources de revenus ? De quoi vis-tu ?

En ce qui me concerne, je ne vis pas de Tik Tok. Pour être très sincère, je n’ai jamais récupéré mon fond créateur et je ne sais même pas combien il y a dessus. Je ne me suis jamais considéré comme un « Tik Tokeur ». Déjà parce que baser son modèle économique sur une plateforme ne me semble pas bon. L’algorithme change et tout devient compliqué. Je me considère comme un créateur de contenus. Je gagne mon argent via les marques et les deals que je fais pour elles.

Comment as-tu prospecté ? As-tu fait confiance à la marketplace de Tik Tok ? Ou bien as-tu prospecté par toi-même ? Ou peut-être via une agence ? 

J’ai prospecté par moi-même.  J’avais vu sur la marketplace où en était la rémunération. J’ai reçu une offre mais ça ne m’intéressait pas donc j’ai préféré laisser tomber cette histoire.

Quand j’ai commencé Tik Tok, j’avais déjà des clients de par mon expérience. Comme j’ai atteint assez rapidement 200 000 abonnés sur cette plateforme, j’ai eu ma vitrine de prête pour commencer. Mon objectif a toujours été de générer de l’argent non pas via mon compte Tik Tok mais grâce à mon compte Tik Tok (contrats/partenariats etc.).

Finalement, ce travail que tu as fait est commun à tous les entrepreneurs : avoir un business-model, trouver des clients et aller les chercher. Penses-tu que tu dépendes de Tik Tok ? 

Oui, quand même un peu. Si je n’ai pas Tik Tok, où est ce que je vends ma prestation ? Alors d’accord, ma rémunération ne dépend pas de la plateforme, mais sans elle, je vends quoi aujourd’hui ? Je ne sais pas si la comparaison est juste mais je me vois un peu comme un chauffeur Uber. Uber est la plateforme et moi je suis le chauffeur. De la même manière, Tik Tok est ma plateforme et je vends ma prestation aux utilisateurs de la plateforme.

C’est d’ailleurs pour ça que je ne me sens pas du tout comme un influenceur. Je ne vis pas de l’influence mais d’une création entrepreneuriale qui est ma création de contenus.

Le fait qu’Instagram essaie de se « Tik Tokiser » en mettant plus en avant le contenu des Reels, est-ce que ça peut représenter pour toi une opportunité ?

Oui, clairement. Avec l’avènement des Reels, j’ai commencé à proposer également cette prestation à mes clients. Instagram reste Instagram, il a un nom qui continue de parler à beaucoup de monde. Peut-être encore plus en France où on a encore du mal à comprendre ce qu’est Tik Tok (en tous cas pour les marques). Donc ça rassure certaines marques de se lancer d’abord sur Instagram.

D’après toi, y‑a-t-il encore aujourd’hui des opportunités pour les entreprises à se lancer sur Tik Tok ?

Je pense que Tik Tok est une opportunité monstrueuse pour les entreprises. Et il est dommage que certaines n’en profitent pas. Tu as une plateforme avec une quantité d’utilisateurs énorme, une exposition à l’international, un engagement qui est fou et rappelle les débuts de Facebook.

Les marques ont encore du mal à comprendre comment fonctionne Tik Tok, et quand on ne comprend pas, on a peur donc on n’y va pas. Le gros de mon travail est justement de les rassurer sur la plateforme. Le tout est de savoir allier la viralité et la vulgarisation de son produit/service.

N’est-il pas plus compliqué de partir de zéro aujourd’hui sur Tik Tok ? Si une marque veut se lancer, est-il plus opportun de partir de zéro avec sa propre page ou de faire appel à de la micro-influence sur des thématiques dédiées à ce que l’on fait ?

Prendre sa page et partir de zéro c’est possible mais il faut se faire accompagner par un créateur professionnel. Sinon c’est plus compliqué. De la même manière, la prestation que vous proposez avec votre entreprise est intéressante car même si on peut s’occuper soi-même de son administratif ou de sa gestion financière, en réalité ça prend trop de temps. Quand tu ne maîtrises pas, mieux vaut faire appel à un professionnel.

Et bien c’est pareil pour Tik Tok et les réseaux sociaux de manière générale. Quand tu es une entreprise, ton ROI est nettement plus important en engageant un professionnel qui saura maîtriser l’algorithme, qui saura quel contenu mettre en avant et corréler tout ça à tes objectifs.

Si ton objectif est d’avoir un nombre d’abonnés monstrueux pour avoir plus de visibilité, il y a une manière de faire de la création. Si ce qui t’intéresse c’est plutôt de générer des leads, ce n’est pas la même stratégie.

Merci beaucoup pour le temps que tu nous as accordé. Avant de terminer, as-tu d’autres projets à venir ? 

Mon gros chantier actuel est musical. J’ai réussi à faire ce que j’aimais dans la création de contenus. Maintenant, quelque chose que je n’ai pas encore réussi à faire, c’est de convertir via la musique. J’aimerais être identifié comme quelqu’un qui fait de la musique. J’ai commencé par un concept qui était les musiques de Geeks : prendre un super-héros et faire une musique autour de ça. L’idée maintenant est de pousser un peu plus le concept. J’ai déjà 15 titres d’enregistrés mais j’aimerais commencer par du Live. Car quand je fais des sons en créateur de contenus, je n’ai pas de bruit, je ne sais pas si ça plaît. Bien sûr, j’ai les retours en commentaires et en statistiques. Mais ce n’est pas pareil.

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